Le dépistage des cancers

Le dépistage des cancers

Détecter tôt certains cancers permet de les traiter
mieux, c'est-à-dire de proposer des traitements moins
lourds, et avec plus de chance de guérison.
Le but du dépistage est d’essayer de détecter un cancer
avant même qu’il ne se soit manifesté par un signe
comme une tuméfaction anormale, un trouble
de fonctionnement du corps, une perte de poids…
Il permet d’identifier les personnes pour lesquelles
des examens complémentaires sont nécessaires,
(voir schéma ci-contre).
Le dépistage s’adresse donc à tout le monde, à partir
d’un certain âge : cela concerne toutes les femmes
entre 50 et 74 ans pour les cancers du sein, toutes les
femmes entre 25 et 65 ans pour les cancers du col de
l’utérus, les hommes et les femmes entre 50 et 74 ans
pour les cancers du côlon et du rectum.
COMMENT SE PASSE LE DÉPISTAGE ?
Pour proposer un dépistage, il faut tout d’abord
disposer d’un examen, appelé test, permettant de
détecter les personnes de la population qui sont plus
susceptibles que d’autres d’être porteuses d’un cancer
à son début, voire d’une lésion préalable à l’apparition
d’un cancer et pour lesquelles il faudra faire un
bilan complet.
Le test peut être :
  • > un examen radiologique comme la mammographie
  • dans le cancer du sein,
  • > un examen des cellules par le microscope comme le
  • frottis cervical dans les lésions du col de l’utérus,
  • > une recherche d’un saignement anormal du tube
  • digestif, comme l’Hémoccult II® pour les polypes et
  • les cancers du côlon et du rectum.

L’évolution de la maladie

L’évolution de la maladie

Dès le diagnostic et le bilan initial d’extension réalisés, le traitement
doit commencer le plus rapidement possible.
Au fur et à mesure des étapes du traitement, on évalue, par des examens
cliniques, radiologiques et biologiques, la réponse au traitement, c’està-
dire la régression de la maladie. Le but du traitement est d’obtenir
et de maintenir une rémission du cancer, c’est-à-dire une diminution
ou une disparition des signes et des symptômes de la maladie.
On parle de rémission complète lorsqu’il n’existe plus dans l’organisme
de cellules cancéreuses décelables : plus de tumeur décelable à l’examen
clinique ou par imagerie (radiographies, échographies, scanner…), ou plus
d’anomalie dans la moelle osseuse, le sang ou les urines.
Il peut être nécessaire de consolider cette rémission par un traitement
complémentaire – ou plusieurs – en vue de détruire les cellules
cancéreuses « cachées » ou « en sommeil » (maladie résiduelle), qui
seraient à l’origine de rechutes* ultérieures.
Le plan de traitement est modifié si la réponse obtenue est
insuffisante. Sa durée dépend de la nature de la maladie et de la
réponse au traitement.

LA RéMISSION, LA GUéRISON

Comment le diagnostic est-il établi ?

Une fois le diagnostic évoqué, des examens spécifiques sont réalisés
pour connaître le type et l’étendue de la maladie.
Le diagnostic de leucémie* est établi par l’examen des cellules*
sanguines et de la moelle osseuse prélevée par ponction*
(myélogramme*). Il est souvent suspecté à la suite d’une simple
analyse de sang (numération formule sanguine, abrégé en NFS).
En cas de tumeur*, le diagnostic nécessite la plupart du temps une
biopsie*, c’est-à-dire le prélèvement d’un fragment de la tumeur, sous
anesthésie*, pour l’analyser.
Dans le cas des tumeurs cérébrales, une opération est parfois
nécessaire d’emblée, car la tumeur peut représenter un risque
immédiat pour le fonctionnement du cerveau.
Le délai pour obtenir le diagnostic précis pour votre enfant est
en moyenne de un à cinq jours ; il peut parfois être plus long. Le
prélèvement tumoral est souvent analysé par plusieurs experts, ce
qui permet une confirmation du diagnostic.
Dans quelques cas rares, le diagnostic peut être facilité par l’existence
de marqueurs tumoraux* biologiques spécifiques, mesurés dans le
sang ou dans les urines.
Dès le diagnostic posé, on réalise un bilan d’extension de la maladie
comportant des examens définis selon le type de cancer.
Ce bilan a pour objectifs :
l d’évaluer l’état général avant la mise en oeuvre d’un traitement
important ;
l de préciser les dimensions et l’extension locale d’une tumeur
(localisation précise, site d’origine, contacts avec les organes de
voisinage) ;
l de rechercher d’éventuelles métastases*, c’est-à-dire des cellules
cancéreuses à distance du lieu d’origine du cancer ;
l d’analyser le liquide protégeant le système nerveux (liquide céphalorachidien*
prélevé par ponction lombaire* pour certaines leucémies).
Ce bilan peut comporter les examens suivants :
l des examens d’imagerie : radiographie, échographie*, scanner*,
TEP* (tomographie par émission de positons), IRM* (imagerie par
résonance magnétique), scintigraphie* (injection d’un produit
permettant de déceler certaines tumeurs) ;
l des ponctions* ou biopsies : ganglion(s)*, moelle osseuse, liquide
d’épanchement dans la plèvre* (pleurésie) ou l’abdomen (ascite),
liquide céphalo-rachidien (ponction lombaire)…
l une étude des fonctions du coeur, du rein, du foie, du poumon, la
recherche d’une éventuelle infection…
Ces examens peuvent être renouvelés au cours du traitement pour
évaluer son efficacité et sa tolérance.
Une consultation d’oncogénétique est parfois proposée pour étudier
les facteurs héréditaires qui peuvent favoriser le développement de
certains cancers. Cela n’est pas systématique et, comme indiqué
précédemment, les cancers héréditaires sont exceptionnels.
Le bilan d’extension de la maladie conditionne le meilleur choix de
traitement ; il est donc coordonné par l’équipe qui assurera la décision
thérapeutique et la prise en charge globale de votre enfant.
©
Comment le diagnostic est-il établi ?

Les effets du cancer

Les effets du cancer et de son traitement
Malgré l’efficacité grandissante
des traitements, le cancer reste
une maladie difficile à
combattre. Les traitements
ne détruisent pas
seulement les cellules
cancéreuses, mais aussi
certaines cellules saines.
Aussi, les personnes qui
ont le cancer sont souvent
aux prises avec un grand
nombre de désagréments qui peuvent
découler de la maladie elle-même, de son
traitement ou de la combinaison des deux.
Ces désagréments sont nombreux, mais voici les plus courants.
La fatigue
La fatigue fait partie des effets secondaires
les plus fréquents des traitements contre le
cancer. Ici, on ne parle pas d’une fatigue
ordinaire, mais bien d’une grande fatigue qui
empêche les gens de faire des tâches
simples. Cette fatigue peut être de courte
durée ou rester longtemps, même après les
traitements.
L’anémie
L’anémie est une diminution des globules
rouges du sang. Elle peut être causée par le
cancer lui-même ou par son traitement,
surtout la chimiothérapie. Comme il y a
moins de globules rouges pour transporter l’oxygène dans le corps, les personnes ont
moins d’énergie et se sentent plus faibles.
La douleur
La douleur est souvent liée au
cancer. En effet, une tumeur,
c’est un peu comme un corps
étranger dans l’organisme.
Elle peut faire des pressions
sur des nerfs, des os ou des organes, et
provoquer de grandes douleurs. De plus, les
traitements peuvent aussi occasionner des
douleurs, surtout la chirurgie. Heureusement,
les médicaments anti-douleur sont de plus en
plus efficaces.
Les nausées et les vomissements
Les nausées et les vomissements sont des
symptômes très fréquents qui peuvent être
causés par une foule de choses : le cancer luimême,
les médicaments contre la douleur et
les traitements comme la chimiothérapie.
La perte de cheveux et de poils
La perte de cheveux et de poils
est sans doute l’effet secondaire que l’on remarque le plus.
Elle est directement liée à la
chimiothérapie, mais il arrive que la
radiothérapie en soit responsable. Ces
traitements ont tendance à détruire les
cellules qui forment la racine des cheveux et
des poils. Toutefois, dans la plupart des cas,
les cheveux repoussent une fois les
traitements terminés.
La perte de poids
Les personnes qui sont atteintes d’un cancer
peuvent perdre du poids pour un certain
nombre de raisons comme la douleur, la
dépression à l’idée d’être malade, les
traitements ou la maladie elle-même.

Les fausses idées sur le cancer

Les fausses idées sur le cancer
Le cancer est une maladie dont on parle
beaucoup et avec raison. En effet, c’est une
maladie grave qui peut toucher tout le
monde. Par contre, on dit souvent n’importe
quoi sur le cancer. Aussi, il est important de
rectifier un certain nombre de choses.
Tout d’abord, beaucoup de gens pensent
qu’une personne atteinte du cancer va
obligatoirement mourir. C’est faux. Bien sûr,
il y en a qui meurent, mais il y a de plus en
plus de gens qui survivent.De la même façon, on entend souvent que quelqu’un qui a un cancer une fois en aura
automatiquement un autre. C’est également
faux. Il y a des gens qui guérissent d’un
cancer et qui n’en ont jamais d’autres.
Certaines personnes pensent que le cancer
est contagieux. Encore une fois, c’est faux.
Le cancer ne s ‘attrape pas comme la grippe.
On peut toucher une personne qui a un cancer ou boire dans son verre sans danger.De la même façon, un cancer
n’est jamais causé par un coup
ou une blessure.
Finalement, il y a certains types
de cancers, comme le cancer
du sein, qui peuvent être plus fréquents dans
certaines familles.

Le cancer du col de l’utérus

Le cancer du col de l’utérus :

 

Le cancer du col de l’utérus est une maladie
qui touche beaucoup de jeunes femmes. On n’en connaît pas toutes les causes,mais on sait qu’il est plus fréquent chez les femmes dont la vie sexuelle a commencé tôt (avant 17 ans) et qui ont eu plusieurs partenaires.
De plus, il semble qu’il peut être lié à certaines
infections comme l’herpès génital et les
condylomes. Par contre, on peut le prévenir
en passant des tests Pap régulièrement dès
les premières relations sexuelles. Le test Pap permet souvent de découvrir des cellules anormales avant qu’elles deviennent
cancéreuses. Il faut également consulter un médecin dès les premiers signes anormaux de saignements ou de pertes vaginales.

Le cancer de la prostate

Le cancer de la prostate
Le cancer de la prostate est le cancer le plus
répandu chez l’homme. La prostate est un
cancer de prostate
organe en forme de noix dont le rôle consiste
à produire la plus grande partie du sperme.
Ce cancer apparaît surtout chez les hommes
de plus de 70
ans. Toutefois,
on recommande
aux hommes de
plus de 50 ans
d’en parler avec
leur médecin. S’il
est détecté au symptômes suivants :
problèmes à uriner,
besoin d’uriner plus
souvent et présence de sang dans l’urine ou le sperme.

Les principaux cancers

Les principaux cancers
Il y a plus de 200 types de cancers.
Toutefois, certains sont beaucoup plus
fréquents que d’autres :
  • Saviez-vous que…
    Le cancer est une maladie qui touche
    tous les organismes vivants, incluant les
    insectes et les plantes.

Le cancer du poumon
Le cancer du poumon est celui qui cause le
plus de décès, autant chez les hommes que
chez les femmes. La cigarette est la cause
principale de ce type de cancer. La fumée
endort le système de défense des poumons
et des bronches. Aussi, les produits
cancérigènes qui viennent de la cigarette
(comme le goudron) ou d’une autre source
(comme l’amiante) restent pris dans les
poumons et ont donc
beaucoup de temps pour
s’attaquer aux cellules.
Évidemment, plus les
gens fument et plus ils
ont de risques d’être
atteints du cancer (de 15
à 30 fois plus qu’un nonfumeur).
Les symptômes ne sont pas toujours
faciles à reconnaître. Parfois les gens ont une
toux chronique et peuvent cracher du sang.
En effet, comme la tumeur est un corps
étranger, la personne atteinte cherche à s’en
débarrasser en toussant, mais elle n’y arrive jamais. Comme ce cancer est difficile à
traiter, il faut insister sur la prévention et se
rappeler que, sans la cigarette, le cancer du
poumon serait beaucoup moins fréquent.
  1. Saviez-vous que…
    Quand on détecte une tumeur, elle a souvent
    commencé à se former plusieurs années
    auparavant.

Les causes du cancer

Les causes du cancer
Le cancer est une maladie qui reste
mystérieuse. On peut rarement dire avec
exactitude quelles sont les causes de la
plupart des cancers. Mais on sait que c’est
une maladie qui est liée en grande partie aux
conditions et aux habitudes de vie.
Tout d’abord, nous sommes une société dans
laquelle les gens vivent
vieux, ce qui explique en
partie le nombre élevé de
cancers. En effet, on sait
que plus de la moitié des
cancers surviennent après
l’âge de 65 ans.
La consommation de tabac est aussi la cause
de plusieurs cancers dont ceux du poumon,
de la gorge, de l’estomac, de la vessie et du
rein.
Comme société, nous avons également
développé de très mauvaises habitudes
alimentaires. Nous mangeons des aliments
trop gras et trop sucrés. Nous ne
consommons pas assez de fruits, de légumes
et d’aliments riches en fibres. De meilleures
habitudes alimentaires pourraient aider à
prévenir certains cancers comme ceux du
côlon, du rectum et de la prostate.
De plus, comme nous
ne faisons pas assez
d’activité physique,
notre état de santé
général est moins
bon, ce qui pourrait
favoriser l’apparition
de plusieurs maladies,
dont le cancer.
Par ailleurs, nous vivons dans
un environnement où nous
sommes en contact tous les
jours avec un grand nombre
de polluants qui pourraient
être cancérigènes : produits
chimiques pour détruire les
insectes ou les mauvaises
herbes, fumée d’usine, gaz
d’échappement des autos, etc.
De la même façon, nos conditions
de vie, comme le chômage et la
pauvreté, peuvent avoir un effet ,sur la santé. Par exemple, les gens meurent
beaucoup plus jeunes dans les quartiers
défavorisés que dans les quartiers riches.
Finalement, l’hérédité joue un rôle dans
l’apparition de certains cancers; le cancer du
sein par exemple.
En fait, il est encore plus probable qu’une
combinaison de ces différents facteurs cause
la plupart des cancers.

Qu’est-ce que le cancer ?

Qu’est-ce que le cancer?
Le mot « cancer » désigne plus de 200
maladies. Chacune d’entre elles porte un
nom différent : cancer du poumon, cancer du
sein, leucémie, etc. Tous les cancers sont
différents les uns des
autres, mais ils ont une
chose en commun :
ils s’attaquent aux cellules
Le corps humain est
composé de millions de
cellules. Il y en a de
toutes sortes : cellules de la peau, du
poumon, du sang, etc. Elles sont tellement
petites qu’on ne peut les voir qu’au

microscope. Ces cellules ne vivent pas aussi
longtemps que nous. Quand elles
commencent à être trop vieilles pour bien
fonctionner, elles se divisent en deux pour
former de nouvelles cellules.

histoire de cancer

Un peu d’histoire
Le cancer n’est pas une
maladie nouvelle. En fait,
elle est aussi ancienne que
l’humanité. Par exemple,
on a trouvé des traces de
cancer dans des momies  égyptiennes. Toutefois,
ce n’est que depuis une cinquantaine
d’années que le cancer est devenu une des
principales causes de décès. Pour comprendre pourquoi, il faut faire un
peu d’histoire.
Avant les années 1900, la médecine n’était
pas très avancée et les remèdes n’étaient pas
toujours efficaces. Aussi, les gens mouraient
de toutes sortes de maladies qu’on peut
guérir facilement de nos jours. On n’a qu’à
penser à certaines épidémies qui ont tué des
millions de gens dans l’histoire : la peste, la
petite vérole, le typhus, le choléra et, plus
près de nous, la grippe espagnole et la
tuberculose.
Toutes ces maladies tuaient tellement de
gens que le cancer était une maladie rare et
peu fréquente. Au début des années 1900,par exemple, il n’y avait qu’une personne sur
vingt qui mourait du cancer.
C’est à cette époque que la médecine a fait
trois grandes découvertes qui ont permis aux
gens de vivre beaucoup plus vieux. Tout d’abord, l’amélioration de l’hygiène a permis de vaincre des maladies
comme le typhus et le choléra.
Ces maladies étaient dues
aux conditions de vie insalubres (manque
d’égouts, absence de stérilisation lors des
interventions médicales, nourriture mal
conservée, etc.) Ensuite, on a découvert la
vaccination, ce qui a permis de rendre les
êtres humains résistants à plusieurs maladies
comme la petite vérole, la rougeole et la tuberculose. Enfin, l’arrivée des antibiotiques
a permis à la médecine de pouvoir tuer les
bactéries qui causent des infections.
Avec l’avancement de la médecine, on a donc pu combattre un grand nombre de maladies,

dont certaines étaient mortelles. Par contre,d’autres maladies qui
étaient jusque-là assez rares ont commencé à devenir plus fréquentes : les maladies du coeur, le cancer, la maladie d’Alzheimer. C’est donc à cause du vieillissement que les
cas de cancer ont augmenté.

Le cancer : une maladie qui fait peur

Le cancer :
une maladie qui fait peur
Le cancer est une maladie qui
fait peur. Il y a de bonnes
raisons à cela. Tout d’abord,
il semble frapper les gens au
hasard. Qui n’a pas connu
un parent ou une amie qui
semblait en bonne santé et qui est tombé
malade du jour au lendemain? Même les
traitements semblent terribles. Des gens
maigrissent, perdent leurs cheveux, ont mal
au coeur, etc. Finalement, le cancer est une
maladie qui peut tuer. Au Québec, c’est la
première cause de décès.
En fait, environ
une personne sur quatre meurt de cette
maladie.
Même les mots qui sont associés au cancer
font passer des frissons dans le dos :
cancéreux, tumeur, métastase, chimiothérapie,
etc.
En fait, on a l’impression que souffrir du

cancer, c’est un peu comme entrer dans un

cauchemar qui ne prendra fin qu’avec la mort.

Heureusement, ce n’est pas vraiment le cas.

En effet, il faut savoir qu’une personne sur

deux survit à un cancer de nos jours. Il y a des

choses à faire. La prévention, le dépistage et

les traitements s’améliorent toujours. Mais la

meilleure façon de comprendre cette

maladie, c’est d’apprendre à la connaître.

Résultats

Résultats :
La localisation, la taille de la tumeur primitive et les métastases
ganglionnaires cervicales sont les principaux facteurs qui déterminent
la survie des carcinomes épidermoïdes des VADS.
L’analyse des taux de survie est rendue difficile par la grande
hétérogénéité de ces tumeurs, par l’importance de la lymphophilie
et son retentissement dans la survie, par la complexité
des traitements mis en oeuvre et la difficulté de mener des
essais randomisés prolongés dans le temps. Tous stades et
localisations confondus la survie reste en moyenne entre 30 et
40 % à 5 ans [11].
Selon le stade
En ce qui concerne les tumeurs débutantes T1-T2 N0, le
contrôle local est de l’ordre de 90 % et la survie à 5 ans de
l’ordre de 80 %. Le risque essentiel est l’apparition d’un
second cancer dans les 2 ans.
Pour les tumeurs avancées T3-T4 N > 0, le contrôle locorégional
de la maladie est de 40 à 80 % selon la localisation et la
survie à 5 ans de 20 à 50 %. Le risque de récidive locale est de
40 à 60 % ; celui de métastases à distance de 15 à 30 % ; celui
de second cancer de 10 à 15 %.
Selon la localisation
Pour la cavité buccale, la survie globale moyenne à 5 ans est
de l’ordre de 50 % tous stades, sous-localisations (plancher,
langue, palais, face interne de joue, etc.) et traitements
confondus.
Pour l’oropharynx, la survie à 5 ans varie de 10 à 60 % selon le
stade et la sous-localisation (amygdale, vallécules, base de
langue, paroi pharyngée postérieure).
Pour le larynx le taux de survie globale à 5 ans tous stades
confondus est de l’ordre de 60 % (80 à 95 % pour les petites
tumeurs de la corde vocale, mais aux alentours de 50 % pour
les tumeurs plus avancées).
Pour l’hypopharynx (tous stades et sous-localisations confondus),
les résultats globaux en termes de survie restent médiocres,
de l’ordre de 15 à 25 % à 5 ans.
La survie à 5 ans des carcinomes épidermoïdes des cavités
nasosinusiennes est de 50 à 70 % pour les tumeurs limitées
(T1 T2), et de 25 à 30 % pour les formes évoluées (T3 T4).
L’association radiochimiothérapie concomitante a montré des
taux de survie de plus de 70 % pour des formes avancées
des carcinomes nasopharyngés (stades III et IV) [28].
Les cancers de la tête et du cou présentent un risque important
de récidive locorégionale lors des 2 premières années qui
Poissonnet G, Benezery K, Peyrade F, Bozec A, Bensadoun RJ, Marcy PY et al.
tome 36 > n° 11 > novembre 2007 > cahier 2
1640
suivent le traitement initial. Le traitement de ces récidives
reste difficile et souvent décevant, particulièrement quand la
récidive survient après un traitement chirurgical suivi de radiothérapie
postopératoire. La question d’une chirurgie de rattrapage
après radiochimiothérapie devient une éventualité de
plus en plus fréquente, mais le pourcentage de patients qui
peuvent en bénéficier n’excède pas 50 %, excepté pour les
récidives laryngées. Les résultats en termes de survie se
situent alors autour de 15 à 25 % à 5 ans. Par ailleurs, les
résultats fonctionnels après chirurgie de rattrapage sont souvent
médiocres [29].
Le risque de métastase à distance est de l’ordre de 15 % par
an, plus particulièrement encore pour certaines localisations
comme l’oropharynx ou l’hypopharynx.

Résultats Physiopathologiquement,

Résultats
La recherche sur la base informatisée Medline a permis de
retrouver 258 articles. Après la première sélection opérée par le
groupe de lecture, 110 articles ont été retenus. Après relecture
par le médecin ORL senior, 77 ont été définitivement retenus. Si
l’on exclut les publications de l’OMS [3] et la classification de
l’Anaes [6], parmi les 75 publications restantes, 29 concernaient
des études épidémiologiques, 18 des études fondamentales,
17 des études toxicologiques et 11 des études cliniques.
Dans le chapitre qui suit, pour les études cliniques, le niveau de
preuve selon la classification de l’Anaes est indiqué entre
parenthèses.
Tabac
Le tabac peut être fumé, prisé ou chiqué. En France, le tabac
prisé et à chiquer est d’utilisation très marginale et représente
moins de 0,4 % du tabac consommé [7]. Le tabac à chiquer est
beaucoup moins toxique, mais il peut donner lieu à des cancers
des lèvres ou de la face interne des joues, car il peut être
mélangé à d’autres toxiques que sont la chaux, les feuilles de

Méthodes

Méthodes
La recherche documentaire s’est faite à partir de la base de
données informatisée Medline (1980–2007) en utilisant
comme mots clés : « head and neck cancer », « squamous
cell carcinoma », « Tobacco », « Alcohol »,
« epidemiology », « carcinogen », « oncogenesis ». Ont été
exclues de ce travail toutes les publications relatives au cancer
du rhinopharynx compte tenu d’une épidémiologie très particulière
liée à ce type de cancer et de la nature histologique des
tumeurs rencontrées dans cette localisation anatomique.
Seules les publications traitant des cancers malpighiens de la
cavité buccale, de l’orohypopharynx et du larynx ont été
retenues.
Les auteurs de ce travail ont fait une première sélection
d’articles. Une seconde sélection a été faite par un médecin
ORL senior à partir des premiers articles sélectionnés. Des
études antérieures citées dans les articles retenus, ou ne faisant
pas partie de la base de donnée, ont été incluses en fonction de
leur pertinence. Quatre types d’études ont été sélectionnés :
e´ tudes e´ pide´ miologiques ;
e´ tudes toxicologiques ;
e´ tudes cliniques ;
recherche fondamentale.
Les facteurs de risque retenus l’ont été en fonction de leur
fréquence d’apparition dans les études.
Parmi les études cliniques, seules celles comportant un nombre
important de patients (>50) ont été retenues. Pour ces publications,
notre travail s’est appuyé sur le guide d’analyse de la
littérature et gradation des recommandations (A, B, C), publié
par l’Anaes en janvier 20006, afin d’évaluer le niveau de preuve
apporté en fonction de différents critères résumés dans le
tableau I.
Pour les études fondamentales, seules les publications
émanant d’équipes reconnues pour leurs travaux dans le
domaine de la cancérogenèse des cancers des VADS et décrivant
un mécanisme de cancérogenèse ont été retenues.
S’agissant d’une étude descriptive, il n’a pas été réalisé de
méta-analyse statistique.

Facteurs de risque des cancers de la cavité

Facteurs de risque des cancers de la cavité
buccale, du pharynx (cavum exclu)
et du larynx

Résumé
Objectif > Faire le point sur les facteurs de risque des carcinomes
épidermoïdes de la cavité buccale, du pharynx et du larynx.
Méthodes > Revue de la littérature à partir de la base de données
informatisée Medline (1980–2007). Des études antérieures citées
dans les articles retenus, ou ne faisant pas partie de la base de
données, ont été incluses en fonction de leur pertinence. Quatre type
d’études ont été sélectionnés : (1) études épidémiologiques ; (2)
études toxicologiques ; (3) études cliniques ; (4) recherche fondamentale.
Ont été exclues de ce travail toutes les publications relatives
au cancer du rhinopharynx. Notre travail s’est appuyé sur le guide
d’analyse de la littérature et gradation des recommandations, publiée
par l’Anaes en janvier 2000.
Résultats > Les facteurs de risques principaux sont le tabac et l’alcool.
D’autres facteurs en particulier infectieux (virus) ou environnementaux
(nutritionnels et professionnels) sont également impliqués. Il
ressort de notre analyse que : (1) l’essentiel des publications cliniques
et fondamentales portent sur le tabac et l’alcool ; (2) pour les autres
facteurs de risques identifiés, les publications sont relativement
anciennes en particulier en ce qui concerne les facteurs nutritionnels
et professionnels ; (3) la plupart des publications ont un faible niveau
de preuve scientifique (grade C, niveaux 3 et 4). Ces 3 points
traduisent le retard qui a été pris en ce qui concerne l’analyse des
facteurs de risques des cancers des voies aérodigestives supérieures
(VADS).
Conclusions > Il y a nécessité de combler le retard pris par le biais
d’études incluant un grand nombre de patients, de façon prospective,
en ayant recours à des analyses statistiques approfondies multivariées
et ce, dans le but de faire ressortir l’impact de chacun des
toxiques sur l’incidence des cancers des VADS. Cela suppose : (1) une
prise de conscience de la part de l’ensemble des médecins qui
prennent en charge ce type de cancer, de la nécessité de rechercher
par l’interrogatoire d’autres facteurs de risque que le tabac et l’alcool ;
(2) une collaboration entre ces médecins mais également les médecins
généralistes, les épidémiologistes, les nutritionnistes et les
médecins du travail.
Les cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS)
comportent 3 sous groupes (figure 1) :
les cancers des glandes salivaires ;
les cancers rhinosinusiens ;
les cancers de la cavite´ buccale, du pharynx et du larynx.
Parmi les cancers du pharynx, on distingue les tumeurs du
cavum ou rhinopharynx qui sont pour la plupart des cancers de
type UCNT (Undifferential Cancer Nasopharyngeal Type). Pour
ces cancers, l’implication du virus Epstein-Barr dans le processus
de cancérogenèse a été identifiée au début des années
1990 [1]. Cette localisation anatomique n’a pas été prise en
compte dans notre travail.
La fréquence des cancers de la cavité buccale, du pharynx et du
larynx augmente dans le monde [2]. Il s’agit dans plus de 90 %
des cas de cancers malpighiens dont il existe différents sousgroupes
selon la classification de l’OMS (Organisation mondiale
de la santé) [3]. Ce ne sont plus uniquement les hommes d’âge
mûr (50–60 ans) alcoolotabagiques qui sont concernés, mais de
plus en plus de femmes et de sujets jeunes qui sont atteints par
ce type de tumeur [4]. Malgré les avancées thérapeutiques, le
1230
  1. Ce qui e´ tait connu
    Cancers des voies aérodigestives supérieures : 17 000 nouveaux
    cas/an en France.
    Les 2 toxiques principaux identifiés : le tabac et l’alcool.
    Ce qu’apporte notre travail
    D’autres facteurs de risque sont probablement incriminés : le
    cannabis, les virus de la famille des Papilloma virus, l’hygiène
    dentaire, les facteurs environnementaux (nutritionnels, professionnels),
    l’immunodépression (VIH).
    Nécessité d’une collaboration entre spécialistes d’organe (ORL,
    chirurgiens maxillo-faciaux), mais aussi médecins généralistes,
    nutritionnistes, épidémiologistes, médecins du travail pour mieux
    identifier ces facteurs.
    Proposition de centralisation de ces données au niveau des
    registres du cancer regroupés dans le réseau Francim.
    De la bonne connaissance de ces facteurs de risque, pourrons
    déboucher des actions en termes de prévention primaire susceptibles
    de diminuer l’incidence et la mortalité de ce type de cancer.

Indications

Selon la localisation ,,, Indications
Les carcinomes de la cavité buccale sont de façon classique
traités et contrôlés par la chirurgie dans 60 à 90 % des cas,
la radiothérapie postopératoire étant réservée aux formes infiltrantes
évoluées ou aux cas d’atteinte ganglionnaire multiple.
Les tumeurs de l’oropharynx sont traitées en première intention
soit par radiothérapie, soit par chirurgie suivie de radiothérapie
pour les formes plus infiltrantes (en particulier le sillon
amygdaloglosse).
Pour les carcinomes du larynx : les tumeurs limitées peuvent
être traitées par la chirurgie fonctionnelle exclusive, mis à part
le cas particulier de la corde vocale où la radiothérapie exclusive
en champs étroits reste une excellente indication. Pour les
tumeurs plus évoluées la laryngectomie totale garde une indication
pour les lésions transfixiantes cartilagineuses ou les
extensions sous-glottiques avancées ; dans les autres cas, des
protocoles de conservation laryngée doivent être proposés.
Pour les carcinomes de l’hypopharynx, les lésions limitées
peuvent être traitées par chirurgie partielle suivie de radiothérapie,
les formes évoluées relevant de protocoles de préservation
laryngée, la chirurgie mutilante (pharyngolaryngectomie
totale, pharyngolaryngectomie circulaire) étant plutôt réservée
pour le rattrapage des échecs médicaux [4].
Les carcinomes des cavités nasosinusiennes sont traités préférentiellement
par l’association chirurgie suivie de radiothérapie
externe.
Le carcinome peu différencié du cavum est traité par radiothérapie
exclusive selon le mode conformationnel ou au mieux
par RCMI (radiothérapie conformationnelle avec modulation
d’intensité) pour les formes limitées (T1 et T2 N0), tandis
que pour les formes plus évoluées, l’association d’une chimiothérapie
avec la radiothérapie est la règle [28].
Résultats
La localisation, la taille de la tumeur primitive et les métastases
ganglionnaires cervicales sont les principaux facteurs qui déterminent
la survie des carcinomes épidermoïdes des VADS.
L’analyse des taux de survie est rendue difficile par la grande
hétérogénéité de ces tumeurs, par l’importance de la lymphophilie
et son retentissement dans la survie, par la complexité
des traitements mis en oeuvre et la difficulté de mener des
essais randomisés prolongés dans le temps. Tous stades et
localisations confondus la survie reste en moyenne entre 30 et
40 % à 5 ans [11].Selon le stade
En ce qui concerne les tumeurs débutantes T1-T2 N0, le
contrôle local est de l’ordre de 90 % et la survie à 5 ans de
l’ordre de 80 %. Le risque essentiel est l’apparition d’un
second cancer dans les 2 ans.
Pour les tumeurs avancées T3-T4 N > 0, le contrôle locorégional
de la maladie est de 40 à 80 % selon la localisation et la
survie à 5 ans de 20 à 50 %. Le risque de récidive locale est de
40 à 60 % ; celui de métastases à distance de 15 à 30 % ; celui
de second cancer de 10 à 15 %.
Selon la localisation
Pour la cavité buccale, la survie globale moyenne à 5 ans est
de l’ordre de 50 % tous stades, sous-localisations (plancher,
langue, palais, face interne de joue, etc.) et traitements
confondus.
Pour l’oropharynx, la survie à 5 ans varie de 10 à 60 % selon le
stade et la sous-localisation (amygdale, vallécules, base de
langue, paroi pharyngée postérieure).
Pour le larynx le taux de survie globale à 5 ans tous stades
confondus est de l’ordre de 60 % (80 à 95 % pour les petites
tumeurs de la corde vocale, mais aux alentours de 50 % pour
les tumeurs plus avancées).
Pour l’hypopharynx (tous stades et sous-localisations confondus),
les résultats globaux en termes de survie restent médiocres,
de l’ordre de 15 à 25 % à 5 ans.
La survie à 5 ans des carcinomes épidermoïdes des cavités
nasosinusiennes est de 50 à 70 % pour les tumeurs limitées
(T1 T2), et de 25 à 30 % pour les formes évoluées (T3 T4).
L’association radiochimiothérapie concomitante a montré des
taux de survie de plus de 70 % pour des formes avancées
des carcinomes nasopharyngés (stades III et IV) [28].
Les cancers de la tête et du cou présentent un risque important
de récidive locorégionale lors des 2 premières années qui suivent le traitement initial. Le traitement de ces récidives
reste difficile et souvent décevant, particulièrement quand la
récidive survient après un traitement chirurgical suivi de radiothérapie
postopératoire. La question d’une chirurgie de rattrapage
après radiochimiothérapie devient une éventualité de
plus en plus fréquente, mais le pourcentage de patients qui
peuvent en bénéficier n’excède pas 50 %, excepté pour les
récidives laryngées. Les résultats en termes de survie se
situent alors autour de 15 à 25 % à 5 ans. Par ailleurs, les
résultats fonctionnels après chirurgie de rattrapage sont souvent
médiocres [29].
Le risque de métastase à distance est de l’ordre de 15 % par
an, plus particulièrement encore pour certaines localisations
comme l’oropharynx ou l’hypopharynx.

Traitements associés

Traitements associésDès l’annonce du diagnostic le patient est inscrit dans un parcours
de soins balisé. Les soins de support multidisciplinaires
sont coordonnés. Ils contribuent à la prise en charge globale
du malade tout au long de sa maladie. Ils concernent la douleur,
l’asthénie, les problèmes nutritionnels, digestifs et odontologiques,
les troubles respiratoires, le handicap phonatoire
(laryngectomisés), la réadaptation sociale et l’aide psychologique
(souffrance psychique et dénaturation de l’image corporelle).
L’aide au sevrage de l’alcool et du tabac est réalisée
autant que possible. Cette prise en charge continue va
jusqu’au stade ultime de l’accompagnement en fin de vie
dans les situations palliatives sans possibilité curative.
Indications
Le traitement des cancers ORL nécessite un bilan préthérapeutique
très précis de l’extension tumorale locorégionale ainsi
que du terrain et de la comorbidité associée. Il doit prendre
en considération à la fois le site tumoral primitif et les aires
ganglionnaires cervicales (métastases) de principe ou de
nécessité [3, 10].
Plusieurs techniques peuvent être utilisées, seules ou combinées.
Si la chirurgie et la radiothérapie peuvent à elles seules
être curatrices, la chimiothérapie ne peut se concevoir qu’en
association néoadjuvante ou synchrone de la radiothérapie
unique ou postopératoire. Ces méthodes thérapeutiques multiples,
dans leur choix comme dans leurs modalités, la complexité
même de ces tumeurs sur le plan anatomofonctionnel,
l’évolution locorégionale naturellement monstrueuse, imposent
tout naturellement la nécessité d’une réflexion et d’un
choix multidisciplinaire, le respect des référentiels classiques
(standards, options et recommandations, niveaux de preuves,
etc.), l’établissement de thésaurus par unité de concertation,
la définition de critères de choix et d’arbres décisionnels adaptés
par les équipes traitantes : traitement exclusif par chirurgie
ou radiothérapie, choix des traitements combinés (chirurgie ou
radiothérapie première), indications des traitements de rattrapage
dans les cas encore fréquents de récidive locorégionale.
La concertation multidisciplinaire permet en outre l’inclusion
de certains malades dans les essais thérapeutiques en cours.
Elle permet aussi une prise en charge optimale des soins de
support (algologie, renutrition par sonde nasogastrique ou gastrostomie,
soutien psychologique, etc.).
Il existe des facteurs déterminants dans le choix thérapeutique
que sont : la localisation et la sous-localisation tumorale,
l’aspect macroscopique lésionnel (bourgeonnant ou infiltrant,
inflammatoire, bien limité ou non), la taille tumorale, le statut
ganglionnaire et la présence de métastases à distance (stade
TNM), le contexte carcinologique historique (récidive, seconde
localisation, post-radique, etc.), l’âge physiologique et la
comorbidité.
Les tendances thérapeutiques actuelles, dans le respect des
principes de la carcinologie, sont au développement des stratégies
conservatrices, chirurgicales ou non chirurgicales [17].
Dans les centres spécialisés, la recherche clinique a pour but
de favoriser les progrès thérapeutiques à partir des résultats
des études cliniques et de définir des nouveaux protocoles.
Selon les stades
Pour les tumeurs débutantes T1-T2 N0, selon la localisation, le
traitement de choix est la chirurgie fonctionnelle ou la radiothérapie
exclusive (curiethérapie, conventionnelle ou IMRT :
radiothérapie par modulation d’intensité). La chirurgie peut
être transorale, endoscopique (laser CO2) ou par voie cervicale
(pharyngectomies et laryngectomies partielles) ; pour la majorité
des cas, un curage ganglionnaire sélectif ou radical modifié,
uni ou bilatéral est réalisé de principe. Il n’y a pas de place
pour la chimiothérapie . Pour les tumeurs évoluées T3-T4 N > 0, plusieurs options sont
possibles, le choix doit être adapté à chaque cas particulier.
La chirurgie, fonctionnelle ou radicale et réparatrice sur la
tumeur et les ganglions, sera toujours suivie d’une radiothérapie
postopératoire conventionnelle ou associée à la chimiothérapie
si des facteurs de mauvais pronostic sont présents.
La radiothérapie exclusive, sur le mode conventionnel, bifractionnée,
ou accélérée avec concomitant boost, peut être associée
à la chimiothérapie ou à une thérapie moléculaire ciblée
(cétuximab 400 mg/m2 une semaine avant le début de la
radiothérapie puis 250 mg/m2 hebdomadaire pendant la
durée de la radiothérapie) [27]. La chimiothérapie concomitante
fait appel au cisplatine, au 5-FU, au carboplatine et à la mitomycine
C, selon des schémas de mono ou polychimiothérapies.
La préservation laryngée fait appel soit à une chimiothérapie
d’induction selon le protocole PF ou TPF suivi de radiothérapie
conventionnelle en cas de réponse > 50 % ou de laryngectomie
totale, curage bilatéral et radiothérapie complémentaire
en cas de réponse < 50 % ; soit à une radiochimiothérapie
avec du cisplatine à 100 mg/m2 à J1, J22 et J43 puis une surveillance
simple en cas de réponse complète ou une laryngectomie
totale et un curage ganglionnaire en cas de réponse
incomplète

Thérapies ciblées cancerlogie

Thérapies ciblées

Les avancées récentes dans la compréhension des mécanismes
moléculaires de l’oncogenèse et particulièrement dans les voies
de la signalisation cellulaire ont permis de développer des drogues
plus spécifiques qui ciblent sélectivement les cellules cancéreuses.
Dans le cas des cancers ORL, le récepteur membranaire à
l’EGF (Epidermal Growth Factor) est souvent surexprimé par les
cellules tumorales [21, 22]. Cette surexpression majore le niveau
de prolifération tumorale, le risque de récidive métastatique et le
risque de radiorésistance. C’est un facteur pronostique indépendant
reconnu (mais peu utilisé) ainsi qu’une cible thérapeutique
de choix, soit par l’utilisation d’un anticorps monoclonal (cétuximab),
soit par l’application d’un inhibiteur spécifique de l’activité
tyrosine-kinase intracellulaire du REGF ou récepteur de l’EGF (erlotinib,
géfitinib). Des résultats cliniques récents ont montré un
effet chimio et radiosensibilisant de drogues ciblant le REGF
[23]. Une étude récente multicentrique a démontré la supériorité,
en termes de contrôle local et de survie, de l’association d’un
anti-REGF (cétuximab) radiothérapie, versus radiothérapie seule,
concernant des tumeurs avancées (stades II et IV) non métastatiques,
sans augmentation de la toxicité [24]. La critique principale
de cet essai étant un bras de référence non optimal puisque
ne comportant que de la radiothérapie sans chimiothérapie.
L’apport des thérapies ciblées combinées à la chimiothérapie pour
le traitement des cancers en récidive locorégionale ou en phase
métastatique et progressant sous chimiothérapie est encore en
évaluation. Deux études récentes de phase II ont montré la faisabilité
en termes de tolérance (anémie, réaction acnéiforme, troubles
digestifs), sans augmentation de la survie [25-27].

Chimiothérapie cancer

Chimiothérapie


La chimiothérapie a été proposée pour tenter d’améliorer le
contrôle local et la survie selon plusieurs modalités [4, 11] :
en induction, adjuvante ou concomitante à la radiothérapie.
Jusqu’à présent, aucun des médicaments utilisés, seuls ou
combinés, en induction ou dans un but adjuvant n’a jamais
démontré un bénéfice significatif sur la survie quels que soient
le stade et la localisation tumorale [12].
Cependant, la chimiothérapie d’induction a montré un intérêt
dans la préservation laryngée, des cancers avancés du larynx
et de l’hypopharynx, avec une bonne corrélation entre la chimiosensibilité
et la radiosensibilité, en permettant des taux de
larynx préservés non opérés de l’ordre de 40 à 60 % à survie
inchangée [12-15]. Les modalités actuelles reposent soit sur
l’administration classique de cisplatine à 100 mg/m2 à J1 et de
5-FU à 1 000 mg/m2 de J1 à J5, selon 3 cycles débutant à J1,
J22, J43 (protocole PF), soit sur une combinaison de taxotère à
75 mg/m2 à J1, de cisplatine à 75 mg/m2 à J1 et de 5-FU à
750 mg/m2 de J1 à J5, selon 3 ou 4 cycles débutant à J1, J22,
J43 (protocole TPF, essais EORTC 24971/TAX 323). L’apport du
taxotère a permis la diminution des doses de cisplatine et de
5-FU favorisant ainsi la tolérance et l’observance au traitement.
Le protocole TPF suivi de radiothérapie est significativement
supérieur au protocole PF suivi de radiothérapie en termes
de taux de réponse, de survie sans progression de la
maladie et de survie globale (essai GORTEC 2000-01). L’efficacité
du protocole TPF en induction a été confirmée avant radiochimiothérapie
(avec carboplatine) en termes de survie sans
progression (essai TAX 324). La chimiothérapie d’induction
puis concomitante à la radiothérapie améliore le taux de
réponse au prix d’une toxicité muqueuse plus élevée de
l’ordre de 20 % [16]. Le protocole TPF s’impose actuellement
comme le nouveau standard quand une chimiothérapie
d’induction est indiquée.
L’association concomitante de la chimiothérapie cytotoxique et
de la radiothérapie permet d’améliorer le contrôle local et de
réduire le risque de dissémination métastatique des tumeurs
avancées (stades III et IV). Elle est également une alternative
possible comme traitement exclusif des tumeurs du pharyngolarynx
qui relèvent d’une laryngectomie totale [17].
La radiochiomiothérapie a été évaluée avec une monothérapie
(5-FU, hydroxyurée, mitomycine, sels de platine) ou en
polychimiothérapie.
Actuellement elle peut être considérée comme un traitement
standard des tumeurs de stades III et IV non résécables, en
sachant que la mucite en est le principal facteur de toxicité
limitant [18]. La toxicité tardive est plus fréquente pour les
tumeurs du larynx et de l’hypopharynx, et son bénéfice n’a
pas été réellement démontré chez les patients âgés de plus de
70 ans.
Deux essais randomisés comparant la radiothérapie et la radiochimiothérapie
postopératoire (avec 3 cures de cisplatine) chez
des patients atteints d’un cancer des VADS avec au moins
2 facteurs de risques péjoratifs (marges d’exérèse tumorale,
adénopathie en rupture capsulaire) ont démontré une amélioration
de la survie en faveur de la radiochimiothérapie postopératoire
(EORTC 22981, RTOG 9501) [14, 19].
Des protocoles de réirradiation avec chimiothérapie concomitante
pour les récidives locorégionales ont été proposés sans
progrès décisifs en termes de survie et au prix d’une toxicité
élevée. Le traitement des récidives locorégionales par réirradiation
avec chimiothérapie concomitante (5-FU et hydroxyurée)
après chirurgie de rattrapage [20] n’a montré qu’un avantage
en ce qui concerne la survie sans progression de la maladie et
aucune amélioration de la survie globale.

Radiothérapie

Radiothérapie :

La radiothérapie est un traitement dit “locorégional” parce
qu’il agit directement sur la zone du cancer et sur sa proche
périphérie, notamment sur les premiers ganglions. L’irradiation
par voie externe (transcutanée) est le type de radiothérapie le
plus utilisé.
Le traitement par radiothérapie implique un compromis entre la
nécessité d’irradier suffisamment le tissu cancéreux pour permettre
le contrôle local de la tumeur et la volonté d’irradier au
radiotherapie
minimum les tissus sains voisins afin de limiter la morbidité. Les
progrès technologiques en imagerie médicale, en informatique
et en radiothérapie ont permis, depuis une décennie, de développer
la radiothérapie conformationnelle, qui se “conforme” au
mieux à la géométrie dans l’espace tridimensionnel de la
tumeur. La radiothérapie conformationnelle en 3 dimensions
(RC3D), en conformant les faisceaux d’irradiation au volume
tumoral à traiter, présente théoriquement 2 avantages. D’une
part, pour une dose d’irradiation similaire à la radiothérapie
conventionnelle, elle diminuerait la morbidité des tissus sains
voisins. D’autre part en permettant d’augmenter la dose dans
les tissus cibles, elle vise à améliorer le contrôle tumoral local,
sans accroître la morbidité induite. On parle alors d’optimisation
de l’index thérapeutique (rapport efficacité/toxicité).
Cela est d’autant plus important dans les cancers des voies
VADS, où les volumes cibles tumoraux sont à proximité de
nombreux organes sensibles (que l’on souhaite donc protéger)
comme la moelle épinière, la peau et les muqueuses, les pièces
osseuses et cartilagineuses, les dents, les glandes salivaires
(parotides), mais également les globes oculaires, les nerfs
optiques, l’encéphale, etc. Il faut bien se représenter que le ou
les volumes-cibles considérés incluent non seulement la
tumeur proprement dite, mais également les territoires
d’extension éventuels et les aires ganglionnaires de drainage.
L’étape ultérieure est la radiothérapie conformationnelle par
modulation d’intensité ou “RCMI”. Par son principe physique,
elle permet de modifier volontairement la dose au sein même
du champ d’irradiation, en modulant l’intensité en énergie des
faisceaux d’irradiation [8]. Le progrès de cette technique,
devenue opérationnelle en France au cours de l’année 2000,
réside essentiellement dans sa capacité à épargner les organes
à risque et à couvrir de façon plus efficace (plus homogène et
plus précise) les volumes cibles. C’est notamment le cas où les
volumes cibles sont de forme concave autour d’organes à
risque (tumeur de la paroi pharyngée postérieure enroulée
autour de la colonne vertébrale par exemple) et plus particulièrement
en cas de nécessité d’irradier de nouveau une
tumeur [9]. Cette technique permet également l’escalade de
dose avec un meilleur index thérapeutique, avec comme
espoir un meilleur contrôle de la maladie et une amélioration
notable de la qualité de vie. En effet, la protection des glandes
salivaires peut apporter un confort non négligeable pour les
patients, en diminuant voire en évitant l’hyposialie ou encore
“xérostomie”, séquelle parfois majeure bien connue des traitements
par irradiation sur la sphère ORL.
L’index thérapeutique de la radiothérapie peut également être
augmenté par différents moyens comme les modifications du
fractionnement, l’utilisation de radiosensibilisants ou de radioprotecteurs
ou l’association avec de la chimiothérapie. Les progrès
obtenus (ou attendus) grâce à ces possibilités incitent à
s’interroger sur la place actuelle de la radiothérapie conventionnelle
dans les cancers des VADS [10].
Le fractionnement peut concerner la dose totale ou le temps
total. À partir des modifications de ces paramètres, trois schémas
sont possibles : hyperfractionné (augmentation de la dose
totale à temps constant), accéléré (diminution du temps total
sans modification de la dose totale) voire très accéléré (diminution
du temps total et de la dose totale).
Au cours de la radiothérapie hyperfractionnée, la diminution de la
dose/fraction permet d’épargner les tissus sains à renouvellement
tardif concernés par les effets tardifs du traitement (fibrose,
nécrose). La dose peut être augmentée jusqu’à 80 Gy. Cette
radiothérapie modifiée s’avère supérieure à la radiothérapie
conventionnelle en termes de contrôle tumoral local. En revanche,
elle a peu d’impact sur la survie. Cependant la toxicité tardive,
qui reste un facteur limitant de l’irradiation, n’est pas
influencée par l’augmentation de la dose totale.
La radiothérapie accélérée se justifie par le fait que les cancers
épidermoïdes de la tête et du cou sont des tumeurs à prolifération
extrêmement rapide: leur temps de doublement potentiel
est de moins de 3 jours. Par ailleurs, par rapport à la radiothérapie
conventionnelle, l’allongement de la radiothérapie a
un effet néfaste lié à la probabilité de perte de contrôle tumoral,
qui est variable, mais constante. D’où l’idée d’accélérer le
traitement pour obtenir de meilleurs résultats. Une hypothèse
qui semble confirmée en termes de contrôle local de la
tumeur, mais, là encore, sans effet significatif sur la survie.
Enfin, la curiethérapie consiste à délivrer des rayons au plus
près de la tumeur par l’intermédiaire de sources radioactives
telles que le césium-137, l’iridium-192 ou l’iode-125.
Ces sources sont appliquées dans l’organisme au contact des
cellules cancéreuses, soit directement, soit scellées dans des
“vecteurs”. Cette méthode permet d’irradier la tumeur en protégeant
au maximum les organes voisins et dans certains cas
d’éviter les traitements chirurgicaux. La curiethérapie s’adresse
au traitement de tumeurs de petit volume, aux contours précis
et facilement accessibles (voile du palais, luette, etc.).
Les effets secondaires observés durant l’irradiation sont essentiellement
la radio-épithélite et la radiomucite qui peuvent
nécessiter la mise en place d’une alimentation entérale continue
par sonde. Ils sont habituellement réversibles mais leur
intensité peut parfois imposer l’arrêt du traitement qui est un
facteur pronostique péjoratif pour le contrôle de la maladie et
la survie. Les complications chroniques surviennent à partir de
la sixième semaine après la fin du traitement ; les plus fréquentes
sont la xérostomie et l’induration tégumentaire cervicale.
Les complications dentaires doivent être prévenues par la
remise en état avant traitement et par des soins quotidiens
(bains de bouche, gouttières fluorées) à vie. La toxicité tardive
comme la constriction permanente des maxillaires, la sténose
pharyngée, la nécrose laryngée et la myélite post-radique plus
rares sont toujours à redouter. La toxicité actinique peut être
majorée par une chimiothérapie concomitante.

Stratégie thérapeutique

Stratégie thérapeutique
Traitements chirurgicaux

Les progrès de la chirurgie ont été réalisés dans 4 grandes
directions : l’exérèse de la tumeur primitive, les évidements
ganglionnaires cervicaux, la réparation de la perte de substance
chirurgicale et la prise en charge du handicap pour les
chirurgies mutilantes (laryngectomisés).
En ce qui concerne les voies d’abord chirurgicales, les techniques
les moins mutilantes sont utilisées, en favorisant les
voies camouflées comme le respect labial inférieur par la technique
du degloving pour les tumeurs buccopharyngées postérieures
(buccopharyngectomies transmandibulaires conservatrices)
[4] ou bien encore l’usage de voies combinées
endorales et cervicales pour le pharynx, qui préservent la
mandibule. C’est aussi la voie vestibulaire supérieure endobuccale
pour les cavités nasosinusiennes.
L’exérèse de la tumeur représente la limitation des indications
de chirurgie mutilante du larynx (laryngectomie totale, pharyngolaryngectomie
totale) avec trachéostomie définitive aux
lésions évoluées T4 transglottiques ou en rattrapage postradique.
Les laryngectomies partielles et reconstructrices sont
le développement des techniques de conservation fonctionnelle
laryngée ; elles s’adressent aux lésions limitées du
pharyngolarynx comme les laryngectomies ou pharyngolaryngectomies
supraglottiques, les hémipharyngolaryngectomies
supraglottiques ou supracricoïdiennes, la cricohyoïdoépiglottopexie
(CHEP), la cricohyoïdopexie (CHP), ou la
laryngectomie frontale antérieure reconstructive [5].
La chirurgie ganglionnaire cervicale est bien systématisée et
les aires de drainage sont sectorisées [6]. Les techniques de
curages ganglionnaires cervicaux ont évolué, elles sont de
plus en plus conservatrices, comme le curage dit fonctionnel
qui respecte la veine jugulaire interne, le nerf spinal et le muscle
sternocleidomastoïdien, mais aussi les branches de division
de la carotide externe, le réseau veineux jugulaire externe, et
les rameaux sensitifs profonds du plexus cervical. L’amélioration
des techniques d’imagerie autorise la réalisation de curages
sélectifs de secteurs ganglionnaires précis, et la lymphoscintigraphie
et détection du ganglion sentinelle pour certaines
localisations tumorales de la cavité buccale (T1 et T2 N0) est
encore en cours d’évaluation. Le curage dit traditionnel reste
réservé aux ganglions en rupture capsulaire ou à une masse
interstitielle cervicale.
Des progrès majeurs dans la chirurgie réparatrice de la face et
du cou ont été réalisés cette dernière décennie [7]. Elle répond
à des impératifs ambitieux qui sont une chirurgie la plus carcinologique
possible, la diminution des complications postopératoires
et de la morbidité afin de faciliter la réinsertion socioprofessionnelle
et de rétablir une qualité de vie optimale.
Les techniques de réparation font appel à des procédés classiques
comme les sutures simples, les greffes cutanées et les
lambeaux cutanés ou myocutanés locorégionaux pédiculés
(muscles grand pectoral, grand dorsal, etc.). L’avènement des
lambeaux pédiculés puis libres prélevés à distance et microanastomosés,
simples ou composites, autorise l’augmentation
des marges de sécurité d’exérèse par la possibilité de grandes
surfaces disponibles et le comblement de volumes importants
(cancers infiltrants). Ces lambeaux autorisent le sacrifice et la
réparation de structures complexes comme la réparation d’une
interruption mandibulaire (transplant osseux de fibula
[péroné], parascapulaire, etc.), la reconstruction d’un voile du
palais (lambeau antébrachial libre) ou d’une voûte palatine,
des sillons vestibulaires ou pelvilinguaux.
Les lambeaux vont permettre aussi le rétablissement de la
continuité pharyngo-oesophagienne après pharyngolaryngectomie
circulaire (lambeau antébrachial microanastomosé,
etc.) ou de fermer un orostome ou un pharyngostome chirurgical
et protéger ainsi un axe carotidien en prévenant fistule et sepsis cervical particulièrement en situation post-radique. Ceci
implique une fiabilité optimale du lambeau et une morbidité
minimale du prélèvement.
En parallèle avec l’objectif carcinologique, la réinsertion socioprofessionnelle
grâce à une restauration de la qualité de vie
doit être prise en compte d’emblée. Il s’agit de limiter les
séquelles fonctionnelles par la préservation ou le rétablissement
des fonctions de mastication, de déglutition, d’élocution
et d’ouverture buccale, mais aussi de diminuer la rançon
esthétique à la fois cervicofaciale et au niveau du site de prélèvement
du lambeau. C’est donc savoir utiliser des techniques
fiables pour conserver la mobilité linguale et l’indépendance
des structures anatomiques (vestibules, plancher de la bouche),
restaurer la continuité mandibulaire ou préserver la fonction
vélopharyngée, ou bien encore restaurer la sangle labiomentonnière
ou préparer et faciliter une réhabilitation
dentaire ultérieure. Pour cela, il faut disposer d’un large choix
de moyens de reconstruction adaptés à chaque type d’exérèse
et d’une fiabilité maximale.
Toutes ces techniques vont trouver une place de choix dans la
réparation des tissus radionécrotiques ; il s’agit d’une chirurgie
délicate et difficile, comme celle de la prise en charge d’un
pharyngostome post-radique évolué ou d’une ostéoradionécrose
mandibulaire.
Enfin, la réhabilitation du laryngectomisé permet actuellement
d’obtenir des résultats particulièrement gratifiants grâce à la
mise en place d’une prothèse phonatoire dans le même
temps que celui de la laryngectomie, l’utilisation précoce de
filtres de trachéostome puis d’une valve phonatoire “mains
libres” qui permet une vocalisation quasi naturelle grâce à
une rééducation orthophonique ciblée.
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Situation actuelle et objectifs

Les cancers ORL ou des voies aérodigestives supérieures
(VADS) regroupent les tumeurs solides de la cavité buccale,
du pharynx et du larynx.
Ils sont fréquents en Europe et particulièrement en France où leur
incidence annuelle, la plus élevée après la Hongrie, constitue le
cinquième cancer le plus fréquent, après les cancers du sein, du
côlon et du rectum, de la prostate et du poumon. En France, cette
incidence a été estimée en 2000 aux alentours de 20 000 nouveaux
cas chez l’homme (4e rang par ordre de fréquence) et
3 000 nouveaux cas chez la femme (14e rang par ordre de fréquence).
La mortalité chez l’homme, après un pic de fréquence à
39 pour 100 000 en 1976, a été divisée par 2 à ce jour, soit un
retour au taux de 1950. Chez la femme si la mortalité est bien
moindre, en revanche, elle a doublé depuis 1950, pour être à ce
jour aux alentours de 8 pour 100 000. La mortalité des carcinomes
des VADS est très inégale selon les régions françaises, dans
les départements du Nord Pas-de-Calais, elle approche du double
de celle des départements du Sud-Ouest [1].
En France, 90 % des décès par cancer des VADS chez l’homme
sont attribuables au tabac et/ou à l’alcool [1]. Il existe une
corrélation entre l’âge du début de l’exposition, la dose journalière,
la durée de l’exposition et le risque carcinologique. La
mortalité par cancers des VADS est 7 fois plus élevée chez les
fumeurs de cigarettes que chez les non-fumeurs et reste 3 fois
plus élevée chez les ex-fumeurs que chez les non-fumeurs. Le
rôle du cannabis comme carcinogène est établi [2], en particulier
dans l’incidence des cancers de la langue chez des sujets
de moins de 40 ans. En ce qui concerne l’alcool, le risque est
proportionnel à la dose d’alcool pur consommé, sans effet de
seuil. L’association alcool-tabac “surmultiplie” le risque relatif
de cancer des VADS : un sujet qui fume 25 cigarettes et boit 10
verres de vin (environ 100 g d’alcool pur) par jour voit son
risque relatif multiplié par 100.
D’autres facteurs de risque comme le bétel et les nitrosamines
carcinogènes pour le cancer de la cavité buccale, le virus EBV
(Epstein-Barr Virus) pour les carcinomes indifférenciés du nasopharynx
(UCNT), certains papillomavirus pour l’oropharynx ou le
larynx (HPV 16 et 18), l’exposition aux hydrocarbures polycycliques
pour la cavité buccale et le larynx, l’amiante pour le carcinome
du larynx, les poussières de bois pour l’adénocarcinome de
l’ethmoïde sont connus. L’immunodépression induite par certains
traitements post-greffes ou acquise comme pour le sida prédispose
à la survenue d’un cancer des VADS.
La meilleure prévention des cancers ORL passe par une réduction
effective et durable de la polyconsommation régulière du
tabac et de l’alcool. Des actions éducatives régionales précoces
sont à la base de toute politique de prévention.
Le particularisme de ces tumeurs rend compte de l’histoire
naturelle de ces cancers qui touchent le plus souvent l’homme
de 50 à 70 ans.
En effet, dans leur grande majorité ce sont des carcinomes
épidermoïdes plus ou moins différenciés (90 % des cas).
Ces tumeurs siègent dans une région anatomique complexe,
aux nombreuses localisations et sous-localisations, dont la
lymphophilie est importante (15 à 50 % d’atteinte ganglionnaire
selon le site tumoral pour les cous “N0”) [3]. Ces particularités
compliquent à la fois le bilan préthérapeutique et le
traitement (abord chirurgical, procédé de réparation, balistique
des radiations ionisantes à hautes doses, etc.).
En France, la distribution de ces tumeurs selon la localisation
est approximativement la suivante : cavités nasosinusiennes et
nasopharynx 5 %, lèvres 10 %, cavité buccale 20 %, oropharynx
25 %, larynx 25 %, hypopharynx 15 %.
Le diagnostic est fait le plus souvent à un stade tardif chez des
patients souvent négligents car l’évolution est essentiellement
locorégionale cervicofaciale, et c’est à un stade déjà avancé
que le syndrome de masse endocavitaire et/ou cervical va
entraîner un retentissement fonctionnel sur les fonctions de
déglutition et de respiration. Une adénopathie cervicale indolore
d’apparence isolée est souvent longtemps négligée par le
patient. Le larynx constitue une exception par la dysphonie
présente dès le début de la maladie pour les tumeurs de la
corde vocale.
Par ailleurs, on note la grande fréquence des localisations multiples
synchrones ou métachrones (10 à 20 %), le risque évolutif
important de récidive locorégionale et un taux de métastases
à distance (poumons, foie, os, système nerveux central)
de 5 à 15 %.
Les comorbidités associées sont fréquentes (plus de 50 % des cas
lors de la première consultation), notamment cardiorespiratoires,
hépatiques, vasculaires et les carences nutritionnelles multiples.
Enfin le caractère algique et mutilant de ces tumeurs malignes
qui vont devenir “visibles” aggrave le handicap et augmente
encore les difficultés thérapeutiques, compliquées de plus par
un contexte socioprofessionnel souvent difficile.

Cancers ORL : les grands principes thérapeutiques

Cancers ORL :
les grands principes thérapeutiques
■ Points essentiels
Les cancers ORL ou des voies aérodigestives supérieures regroupent
les tumeurs solides de la cavité buccale, du pharynx et du larynx.
Les principaux facteurs de risques identifiés sont le tabac et l’alcool.
De plus, l’association alcool-tabac “surmultiplie” le risque relatif.
Le bilan préthérapeutique représente le point de départ dans
l’histoire de la maladie d’un patient, il va conditionner sa guérison
ou son évolution, il se doit d’être précis et exhaustif. Il aboutit à une
classification TNM qui est un facteur pronostique majeur et la clef de
voûte des indications thérapeutiques.
La prise en charge des patients atteints de cancers ORL doit faire
l’objet d’une concertation thérapeutique pluridisciplinaire.
Les stratégies thérapeutiques conservatrices doivent être privilégiées.
Le traitement est essentiellement radiochirurgical.
Le pronostic de survie est mauvais. Pour tous stades et localisations
confondus, la survie reste en moyenne entre 30 et 40 % à
5 ans.

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